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A la Compagnie des Amandes, William relance la filière des amandes françaises

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Peux-tu nous présenter ton métier et tes missions ? 

Mon titre c'est conseiller technique. Concrètement, la Compagnie des Amandes accompagne les agriculteurs sur leurs projets de plantations d’amandier, via des partenariats. La compagnie va investir financièrement dans chaque projet par le biais d’une SAS où les agriculteurs restent majoritaires à 51% et propriétaires de leurs terres. En amont la Compagnie des Amandes s’assure de la viabilité financière et technique du projet. Et ce qui est novateur, c’est qu’on va s'occuper du post-récolte, avec une partie de la transformation (séchage, casse, conditionnement), de la logistique et de la commercialisation, principalement sur le marché français de la transformation alimentaire ou cosmétique.

 

Ma contribution démarre sur la partie amont à travers l’étude pédoclimatique de faisabilité du projet, pour savoir si les conditions sont favorables à l’implantation d’amandiers. J'interviens ensuite, une fois qu’un verger est planté, sur toute sa durée de vie, soit 20 à 25 ans. Je réalise le suivi en accompagnant les agriculteurs sur tous les aspects techniques, depuis l'itinéraire technique au quotidien jusqu'aux récoltes. 

Ton métier : passion d'enfance ou un hasard de la vie ? 

C'est un vrai hasard de la vie. Mes parents ne sont pas issus du milieu agricole, mais plus jeune j'ai toujours travaillé dans les exploitations arboricoles en job d’été. En termes d’étude, je me suis cherché une peu. J'avais tenté des facs mais sans que cela aboutisse vraiment à quoi que ce soit. C’est le patron chez qui je travaillais tous les étés qui m'a parlé d'un BTS horticulture avec une spécialité arboricole, en proposant de me prendre comme apprenti. Donc j'ai tenté le coup et ça a fonctionné, même si j’avais déjà 21 au démarrage de mon BTS.

Je n’avais initialement pas prévu de rejoindre l’Isara. En fait je cherchais à rentrer au SEFRA, en station expérimentale d’arboriculture pour ma 2nde année de BTS. Ils étaient intéressés mais uniquement à travers un apprentissage pour une durée de 2 ans. Cela voulait dire minima poursuivre par une licence en apprentissage. C’est ma directrice technique au SEFRA qui m’a parlé des écoles d’ingénieurs et m’a poussé à tenter le coup. J'ai donc passé les épreuves d'intégration, les oraux de présentation… et j'ai été accepté à l’Isara ! Comme j’avais déjà une proposition de contrat d'apprentissage avec moi, à mon avis cela a joué en ma faveur.

En 3 points ce que tu aimes le plus dans ton métier ? 

L’autonomie c’est un des points que j’aime plus. La Compagnie des Amandes est présente sur tout le pourtour méditerranéen et le siège de la Compagnie est à Aix. Moi je suis basé à Narbonne, dans l'Aude. Donc je suis vraiment un travailleur excentré et j'ai énormément d'autonomie dans mon travail. 

 Puis la diversité de mes tâches, de mes missions et des interlocuteurs. Je suis amené à faire du terrain, à faire beaucoup de relationnel avec les agriculteurs, du travail de rédaction, des journées de formation technique et même un peu de R&D. Ce travail requiert d'être un "couteau suisse" en termes de connaissances : agromachinisme, fertilisation, agronomie, bioagresseurs, biologie du végétal, législation des usages des produits phytopharmaceutiques, connaissances des plantes bioindicatrices… 

Et le 3ème point est lié à l'équipe : on est une équipe de 5 entre 25-26ans (en dehors de nos dirigeants). Il y a une très bonne dynamique avec une vraie cohésion d'équipe. 

De quoi es-tu le plus fier ?

J’aime voir l'évolution des vergers en termes de croissance et de potentiel de rendements à venir. Je nous compare à d’autres pays très gros production tels que les USA, l’Espagne ou l’Italie et je suis fier de voir notre évolution par rapport à ces références. C’est le fruit des itinéraires techniques mis en place, des choix techniques, et des démarches agroécologiques que nous déployons.

 

Ensuite, les agriculteurs avec qui on s'associe ne sont pas forcément tous des arboriculteurs expérimentés. Je ressens une belle fierté en les accompagnant dans leurs progressions techniques et en faisant évoluer les habitudes. Ils prennent conscience de l'importance de favoriser la biodiversité dans les vergers pour limiter tous les traitements, de la nécessité de limiter les actions de déstructuration de leurs sols ou de l'importance d'apporter de la matière organique. Certains, se remettent en cause sur leurs pratiques, c'est super de pouvoir y contribuer.

Qu'est ce qui te fait vibrer aujourd'hui dans ton métier ?

Clairement, faire partie des acteurs qui relancent la filière d'amande française. 

Il y a 5-6 ans, il n'y avait en France que 400 hectares à faible rendement. Donc 400 T/an de produites pour une consommation française 40 000 T/an…

Il y a donc une filière à développer, un peu en pionnier. Il y a un gros travail de synthèse des connaissances au niveau français pour vulgariser et rendre accessible à nos agriculteurs les connaissances développées principalement à l’étranger. Et il y a des sujets sur lesquels moi-même je n'ai pas de réponse. J’ai donc beaucoup de relations avec des techniciens, des experts d’autres filières arboricoles. Je fais aussi des recherches biblio pour arriver à chaque fois à trouver des solutions. C'est un challenge.

Quel est ton impact au quotidien ?

J’ai un objectif de réussite commun avec les agriculteurs, qui va au-delà du simple conseil. L’agriculteur reste décisionnaire sur son exploitation, mais je suis de très près ce qu’ils font, je reste très impliqué. Il faut donc développer la relation pour arriver à  convaincre et gagner leur confiance. Mon impact je dirais, c'est de les pousser à réaliser des choses qu'en temps normal ils ne feraient pas. Mon rôle c’est de les faire agir au bon moment, sur le choix d’un moment de fertilisation par exemple ou au contraire de leur recommander de laisser faire. J’essaie de leur apporter le meilleur des pratiques et des connaissances que l’on a pour l’instant.

Quelles sont les qualités importantes pour un jeune qui voudrait faire comme toi ? 

Le relationnel, déjà. Il ne faut pas avoir peur des échanges, il ne faut pas avoir peur des confrontations. Il faut aimer ça. 

Il faut avoir un intérêt pour l'arboriculture, parce que dans la production végétale, c'est une filière de niche. Et l'amandier est lui-même une niche de l’arboriculture. Il faut donc aimer ces cultures, c’est un métier de passionné, il y a intérêt d'être curieux et persévérant.

Enfin Il faut aimer partir un peu dans l'inconnu. Il ne faut pas se dire que « je vais partir sur un métier où je vais tout savoir », où il y a des référentiels pour tout, avec un fonctionnement carré. Il y a beaucoup d'incertitudes. 

 

Quelle est ta touche personnelle à ce métier ?

La Compagnie des Amandes est une entreprise privée, au sein d’une filière arboricole avec beaucoup d’acteurs publics mais aussi de conseillers indépendants. 

On est donc tous un peu en concurrence dans un sens. Mais moi j’ai fait le choix de contacter et de discuter avec tout le monde. Cela peut surprendre, mais la filière a besoin que l’on mette en commun nos connaissances, que tous les acteurs discutent et partagent des informations.

 

Un jour, tu as osé...

C’est le jour j’ai osé postuler à l’ISARA alors que je pensais m’arrêter au BTS dans mes études. C'est vraiment un moment charnière de ma vie et je remercie ma directrice car c’est elle qui m’a poussé à poursuivre à l’époque. J’ai osé y aller et ça l’a fait !

 

Parcours d’étude de William : 

·       BTS horticulture avec une spécialité arboricole en alternance

·       ISARA : entrée en 3eme année de l’Isara en alternance en 2016

 

William CHAMBEYRON, Isara 47° promotion, william@compagniedesamandes.com

 




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1 Commentaire

Maurice DURIEUX (Isara, 1 diplômé 1972)
Il y a 2 mois
Bravo, Bonne continuation pour ton avenir. Bien cordialement.

Maurice DURIEUX 1ère Promo

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